ricox a écrit : ↑mar. mai 05, 2020 11:02 pm
J'ai une expérience de la souffrance et je sais que quand on souffre à une intensité forte pendant une longue période sans répit ça en devient insupportable et c'est là que les pensées suicidaires arrivent et il y a un risque de passage à l'acte.
Après, paradoxalement, chez moi il n'y a pas de véritable envie de passage à l'acte, non pas pour des raisons morales (genre responsabilité, courage ou autre) mais surtout parce que le suicide reste un acte sanglant et glauque, avec en plus le risque de me rater. Et parce que j'ai quand même un espoir de guérison à long terme, peut-être avec des cellules souches un truc dans ce genre.
Mais il y a surtout une disparition de l'envie de vivre. Surtout au réveil, quand je constate, impuissant, l'état dans lequel je suis.
Et donc quand les gens me reprochent de ne pas être assez sociable et/ou actif, me demandant d'être "courageux", de mettre les bouchées doubles et de faire 2x plus d'efforts qu'une personne normal parce que "l'homme est un animal, il doit se battre etc." non seulement ça ne me parle pas mais en plus ça me met une pression dingue parce que ça me fait prendre conscience de mes incapacités, tout en me donnant l'impression d'être réduit à l'état de serviteur, obligé de faire des efforts pour un monde de bien-portants auxquels je ne me sens plus appartenir, d'autant plus que c'est pas eux qui sont dans la merde, mais moi.
Dans les faits je suis comme une bagnole en panne qui a besoin d'être réparée, j'ai besoin de me reposer et de ne rien foutre, pour permettre à mon cerveau de récupérer. Les trucs qui stimulent les normaux ont tendance à épuiser mon esprit.
Et surtout parce que je sais d'avance que la seule chose qui m'attend, avec mon état de santé actuelle, si je fais des "efforts", c'est un boulot d'esclave. Parce que j'ai plus assez de créativité mentale pour exercer un job d'entrepreneur, monter ma propre assoc' ou devenir un leader d'opinion par exemple. Du coup la seule chose qui m'attend c'est une vie d'exécutant, mettant en application les idées d'autres personnes.
Avec en plus de cela un petit chef sadique vu qu'en général la société n'est pas tendre du tout avec ceux qui ont des dysfonctionnements.
Des trucs qui me répugnent profondément.
D'où mon avatar d'ailleurs.
Et d'où la nécessité d'un stoïcisme et d'une résignation énorme pour réussir à supporter toute cette merde.
En réalité j'ai plus de chance d'avoir une évolution à la Thalès (avec un appauvrissement progressif de la pensée et du comportement, sous l'effet du manque de plaisir) que de passer à l'acte. Après, le fait d'avoir une pensée répétitive et pauvre peut nous valoir de sacrées emmerdes en société aussi, je le sais par expérience.
Thalès est un gars qui avait l'air d'avoir pas mal de potentiel à la base, il est rationnel, logique, mais son système de récompense cérébral a l'air d'être endommagé, ce qui lui coupe toute motivation.
En tout cas si un jour je guéris complètement (en mode zéro séquelle), ma revanche sera terrible.
Thalès aussi je lui souhaite de guérir, il ne mérite pas cet immonde merdier. C'est un bon gars.