Réussir à tenir avec des symptômes déficitaires
Publié : jeu. avr. 23, 2020 10:57 pm
Déjà la souffrance de devoir vivre avec un système nerveux endommagé qui ne nous procure plus aucune émotion positive ou sensation agréable.
L'impact désastreux de ces symptômes, le fait de ne plus réussir à participer à aucune conversation sans s'emmêler les pinceaux à cause du manque d'idées et d'intérêt pour les choses. De savoir qu'on passera tout le reste de sa vie avec moins d'éloquence, d'humour, d'imagination, de confiance en soi, de combattivité, un vocabulaire moins percutant etc. qu'une personne en bonne santé.
De savoir qu'on a un avenir professionnel bouché aussi.
Et surtout, de devoir supporter le harcèlement, le sadisme, les intimidations des personnes "valides" qui profitent des déficits évoqués plus haut pour nous traiter comme de la merde, en prétendant hypocritement vouloir notre bien (parce que "la violence est pédagogique, on apprend plus vite avec des baffes") et en nous accusant d'être "paranoïaque" et "fou" quand on essaye de se défendre (maladroitement) contre ces mauvais traitements.
Le fait de devoir supporter, parallèlement à toute cette merde évoquée plus haut, la pression sociale: l'injonction à éviter la solitude, à avoir la tchatche, à se trouver un boulot, à multiplier les conversations et les activités, à dormir "à heures fixes" (malgré la fatigue extrême qu'engendrent les troubles), à fonder une famille etc. Et surtout le fait de devoir faire tout cela alors qu'on a moins de "théorie de l'esprit" (= capacité à identifier et à anticiper les pensées, émotions et réactions d'autrui) qu'une personne normale, comme un aveugle qui serait obligé de rouler à 130/h sur l'autoroute, sans aucune ceinture de sécurité.
De la part de gens qui, très souvent, sont béhavioristes (ils n'en ont rien à branler du psychisme et se basent uniquement sur le comportement observable) et nous accusent d'être "défaitistes" quand on leur explique qu'on est handicapé et qu'on a besoin de repos pour que notre cerveau puisse récupérer.
Tout cela alors qu'on a à peine 33 piges et qu'on n'est qu'à la moitié de sa vie.
Bref.
L'impact désastreux de ces symptômes, le fait de ne plus réussir à participer à aucune conversation sans s'emmêler les pinceaux à cause du manque d'idées et d'intérêt pour les choses. De savoir qu'on passera tout le reste de sa vie avec moins d'éloquence, d'humour, d'imagination, de confiance en soi, de combattivité, un vocabulaire moins percutant etc. qu'une personne en bonne santé.
De savoir qu'on a un avenir professionnel bouché aussi.
Et surtout, de devoir supporter le harcèlement, le sadisme, les intimidations des personnes "valides" qui profitent des déficits évoqués plus haut pour nous traiter comme de la merde, en prétendant hypocritement vouloir notre bien (parce que "la violence est pédagogique, on apprend plus vite avec des baffes") et en nous accusant d'être "paranoïaque" et "fou" quand on essaye de se défendre (maladroitement) contre ces mauvais traitements.
Le fait de devoir supporter, parallèlement à toute cette merde évoquée plus haut, la pression sociale: l'injonction à éviter la solitude, à avoir la tchatche, à se trouver un boulot, à multiplier les conversations et les activités, à dormir "à heures fixes" (malgré la fatigue extrême qu'engendrent les troubles), à fonder une famille etc. Et surtout le fait de devoir faire tout cela alors qu'on a moins de "théorie de l'esprit" (= capacité à identifier et à anticiper les pensées, émotions et réactions d'autrui) qu'une personne normale, comme un aveugle qui serait obligé de rouler à 130/h sur l'autoroute, sans aucune ceinture de sécurité.
De la part de gens qui, très souvent, sont béhavioristes (ils n'en ont rien à branler du psychisme et se basent uniquement sur le comportement observable) et nous accusent d'être "défaitistes" quand on leur explique qu'on est handicapé et qu'on a besoin de repos pour que notre cerveau puisse récupérer.
Tout cela alors qu'on a à peine 33 piges et qu'on n'est qu'à la moitié de sa vie.
Bref.