schizonaute a écrit : ↑ven. mai 08, 2020 1:45 am
Au départ je parlais de troubles et du rapport corps / esprit, puis j'ai enchaîné en disant qu'on a créé un forum psy (sans trop préciser) et que récemment j'ai eu un échange avec un intervenant.
Que dans nos échanges il était question de la défaillance "hardware" et que lorsqu'on a des symptômes négatifs, ce n'était pas toujours facile de déterminer ce qui relève de la mentalité / état d'esprit ou d'une véritable défaillance cérébrale, ou plus généralement physiologique... Que sigis soutenait telle idée mais que perso je n'en ai pas la certitude. Car même avec des lésions cérébrales et des symptômes négatifs sévères, il y a des gens qui gardent une certaine combativité, appréciation de la vie etc. Que c'était assez complexe au final.
J'ai pas utilisé exactement ces mots, mais voilà en gros.
Après le truc c'est que la "schizophrénie déficitaire" peut avoir tout un tas de causes vu que c'est juste un ensemble de critères définis par les psys.
J'ai du mal à croire que ce soit purement psychologique, lié à de la solitude, un manque d'activités ou à de l'égoïsme/égocentrisme (pour ne citer que quelques exemples). En général les gens qui présentent ces traits de caractère deviennent de bons gros misanthropes, des branleurs ou des geeks, mais ils sombrent pas dans l'hébéphrénie ou l'autisme.
Y'a bien une maladie "psychologique" qui peut engendrer tout un tas de déficits et c'est le syndrome de stress post-traumatique (après avoir subi du harcèlement, un viol, une mutilation, une tentative de meurtre, la mort violente d'un proche etc.) mais c'est l'exception qui confirme la règle tout simplement parce que l'humiliation et la terreur sont tellement fortes qu'elles perturbent la neurologie de la personne, avec parfois des dégâts importants au cerveau (dus notamment au glutamate, au calcium et à leur neurotoxicité). Lors de certains PTSD la personne est prostrée, perd la mémoire, ne trouve plus ses mots, devient anhédonique etc.
Par contre une hypofrontalité peut générer des symptômes similaires à ceux d'une hébéphrénie (genre apathie, sensation de vide mental etc.), d'un autisme, d'une dépression ou d'un TDA/H (en général un peu tout ça à la fois). Une atteinte subcorticale ou mésencéphalique aussi vu que le lobe frontal est plus ou moins dépendant de ces structures…
Pour ce qui est de la joie de vivre, en fait ça dépend beaucoup de la région où se situe la lésion, y'a des aires cérébrales qui sont plus résilientes que d'autres (ex: le cortex qui possède un nombre énorme de cellules), par contre certaines d'entre elles sont stratégiques (c'est le cas de la plupart des noyaux subcorticaux, thalamiques, mésencéphaliques etc.) et il suffit d'une parfois d'une toute petite lésion pour perturber complètement le psychisme de la personne.
En tout cas ça prouve que c'est pas un "muscle" dont les cellules sont interchangeables (quoi qu'en disent certains journaleux pour rassurer la populace). Ceux qui s'y connaissent un peu en ingénierie doivent savoir que plus un système est complexe (et c'est le cas de notre cerveau), plus il comporte de talons d'Achille.
Le THC peut rendre hébéphrène, parfois définitivement (preuve de sa neurotoxicité).
Les inhibiteurs mitochondriaux (arsenic, chrome hexavalent, acétogénines, roténone etc.) peuvent provoquer une maladie neurodégénérative sévère appelée "paralysie supranucléaire progressive" (qui est une forme de dégénérescence fronto-temporale avec parkinsonisme).
Après perso y'a quelque chose qui me gène un peu dans le culte du "malade combattif" c'est que:
- ça manque d'empathie: on se préoccupe pas trop de savoir ce que ressent le malade, ce qui se passe dans sa tête, on se base juste sur le comportement observable.
- très souvent la combattivité ne fait que masquer la maladie, elle ne la guérit pas réellement (c'est d'ailleurs une des limites du béhaviorisme).
- en plus très souvent ça colle pas aux besoins de la personne, qui a au contraire besoin de ralentir, de mettre un coup de frein, pour permettre à son cerveau de récupérer (mais ça j'en ai déjà parlé un nombre incalculable de fois).